Le célèbre Concerto pour piano n°3 convoque la jeune soliste Clelia Cafiero, qui a été nommée pour cette saison cheffe assistante et pianiste de l’Orchestre Philharmonique de Marseille. Après l’exposition des thèmes par les musiciens, dans des nuances assez franches, la pianiste nous montre une belle maîtrise de sa virtuosité, avec des notes bien détachées dans les 

passages les plus virtuoses, mais aussi de la délicatesse dans les séquences plus douces. La longue section au piano seul avant la conclusion du premier mouvement (Allegro con brio) est pleine de caractère et installe une forte présence. Le début du Largo suivant, toujours au seul instrument, est spécialement poétique, avant que ne s’installe, entre orchestre et piano, un dialogue subtil, lent, empreint d’une certaine sérénité. Le troisième et dernier mouvement en Rondo allegro est évidemment plus joyeux et sautillant, avec une pâte orchestrale peut-être un peu épaisse par moments en comparaison d’autres passages bien plus légers. 

A la demande du public, Clelia Cafiero offre deux bis, d’abord Le tic-toc choc de François Couperin, puis Etincelles du compositeur Moritz Moszkowski, deux petites pièces très virtuoses, rapides, bondissantes, vives et primesautières par instants, où la pianiste démontre à nouveau tout son talent. C’est aussi l’occasion pour elle de prendre le rythme à son compte et pouvoir proposer des ralentis et accélérations qui collent au mieux à la densité de son interprétation. 

François Jestin, Classique en Provence