« Festival Musiques Interdites – ’Le Chant de la terre’ : comme un testament de Mahler
Désespoir, émotion, douceur, sérénité : la liste n’est pas exhaustive des sentiments ressentis à l’audition du « Chant de la terre » considéré comme le chef-d’œuvre de Gustav Mahler. Sa fin est proche, puisqu’il lui reste un peu plus de deux années de vie lorsqu’il compose cette symphonie avec voix sur des poèmes chinois de Li Bai, Qiang Qi et Wang Wei. L’existence de Mahler est alors semblable à une déchirure et il se tourne vers la nature qui devient une thérapie d’apaisement. La musique qui accompagne les lieder est comme le résumé d’une vie de composition qui s’achève dans la paix, un endormissement serein tourné vers une éternité désirée heureuse : « Partout, la terre bien-aimée s’épanouit en fleurs au printemps et reverdit ! Partout et pour toujours les lointains bleuissent ! Éternellement… Éternellement… » Mahler livre, peut-être, ici son testament… A défaut on peut y trouver ce qu’il souhaite, et espère, pour le monde qu’il ne verra pas.
Une lecture sensible de la partition
Placé sous la direction de Clélia Cafiero, qu’il retrouvait avec bonheur pour la circonstance, c’est l’Orchestre Philharmonique de l’Opéra de Marseille qui était invité à donner la vie aux sentiments contenus dans la symphonie. Ce qu’il fit sans aucun problème, la cheffe livrant une lecture des plus sensibles de la partition, insufflant sans aucun problème l’émotion, la mélancolie, la passion… Du côté des instrumentistes, couleurs, précision, puissance étaient au rendez-vous. »
Michel Egea, DestiMed